Pour une éthique de la discussion
Pour une éthique de la discussion
Il me semble utile d'évoquer dans quel esprit et avec quelle méthode nous devrions organiser nos futurs échanges afin d'en tirer les meilleurs résultats. L'éthique de la discussion que je préconise s'inspire des travaux de Jurgen habermas (Cf Ethique de la communication). Elle part de l'hypothèse suivante : ce n'est pas le désaccord qui est dangereux et nuisible dans un échange , c'est le malentendu et le procès d'intention. Construire des divergences, c'est réussir à se mettre d'accord sur les objets de désaccord, ce qui présuppose une écoute/une lecture attentive des positions des uns et des autres, une capacité à comprendre son point de vue même si il nous gêne, et même si on ne le partage pas.
lorsqu'un groupe comme le nôtre entreprend un tel exercice, il s'aperçoit rapidement que la plupart des désaccords présumés sont en réalité des malentendus ou des procès d'intention, le pire étant le procès d'intention non formulé. Inversement, lorsque deux ou plusieurs protagonistes d'un échange réussissent à cerner l'objet de leurs désaccords, ils ont le sentiment d'un procès réel dans la qualité de leur discussion et d'un enrichissement de leurs connaissances mutuelles.
Quatre temps devraient rythmer la progression de nos discussions:
1) Afficher une transparence totale afin que tous les participants puissent participer au débat. Il est malheureux de constater que, bien des fois, les décisions soient prises avant le début des discussions.
2) Respecter la pluralité des points de vue, et construire les désaccords entre personnes qui se sont suffisamment écoutés, comprises, et le plus souvent estimées. Cela sera toujours un enrichissement pour tous. Si cela s'avère possible, notre groupe peut collectivement à leur dépassement.
3) Dégager les accords et s'atteler à les mettre en pratique collectivement.